Carnet de notes sur une table en bois

Éloge du doute dans un monde qui accélère : cultiver sa singularité en communication digitale

Note 3 – octobre 2025

Nous traversons une période de transformation profonde et rapide. Comme l’évoque Matthieu Dardaillon dans son livre « Anti-Chaos », l’Ancien Monde se fissure et un avenir incertain se dessine. Face aux aberrations écologiques, politiques ou économiques, la question n’est plus de savoir si tout va changer, mais comment construire quelque chose de fiable dans ce chaos. La lecture de cet ouvrage m’a aidée à affronter mes propres interrogations : Quelle direction je veux donner à mon activité ? Est-ce que ce que je fais a réellement du sens ? Ces questions sont venues chatouiller mon cerveau avec insistance. Elles m’ont chamboulée, mais elles nourrissent aussi mon plaisir à travailler autour de ces sujets et m’invitent à prendre du recul. Alors voici mes réflexions du moment.

Rencontre avec des entrepreneurs engagés

Ma reconversion et mes premiers pas dans l’entrepreneuriat cette année m’ont amenée à échanger avec de nombreux pairs. J’ai rencontré des entrepreneurs qui développent un projet défendre une cause, porter une vision ou encore faire bouger les lignes. Souvent ce sont des prises de position fortes qui les dépassent. Ils embarquent dans l’inconnu, simplement parce qu’ils sont convaincus et passionnés. Leurs parcours sont variés, mais je remarque généralement un point commun : un déclencheur. Une révolte intérieure, une injustice vécue, une frustration ou un obstacle. C’est ce qui les a poussés à tout changer, à entreprendre au nom de cette révolte. Ce qui m’interpelle, c’est le contraste entre l’énergie qu’ils dégagent et parfois la difficulté à transmettre cette intensité derrière un écran. La communication digitale reste un exercice délicat. Comment faire passer cette flamme sans contact direct ? Comment être percutant en ligne avec une communication qui nous ressemble ? Ces actions sont souvent plus difficiles qu’il n’y paraît. Et pourtant, plus que jamais, les entrepreneurs engagés ont une vision et une singularité à partager, bien au-delà de leur cercle proche.

Les défis de la communication digitale

Comment trouver sa place dans ce brouhaha numérique ? Comment agir sans trahir ses valeurs dans un monde qui pousse à l’uniformisation et à la création en chaîne ? Tout cela avec, en toile de fond, la question écologique qui nous poursuit. Parfois, je culpabilise aussi de contribuer à nourrir des monstres algorithmiques énergivores dont on perd le sens. Alors j’ai décidé de changer mon angle de vision. Je ne prétends pas tout savoir, ni avancer chaque jour sans doutes ni faux pas. Mais aujourd’hui, je me sens sur une ligne plus juste et motivante. Parce que j’ai décidé de mettre la technologie au service d’une cause. Au service de ma cause plus précisément. Malgré toutes les dérives qu’on peut percevoir, j’ai choisi d’utiliser ces outils pour construire le web dont je rêve, et cela implique de les mettre aussi au service des entreprises engagées, de leur communication et de leurs objectifs.

Préserver sa singularité dans un monde qui pousse à l’uniformisation

Ce qui m’a aussi questionnée, c’est ma capacité à incarner cette vision. Comment transposer le monde dont je rêve dans ma pratique ? Comment remettre du sens dans mon travail tout en restant productive, dans un univers où les outils vont toujours plus vite ? Même si j’ai parfois le sentiment d’être déjà obsolète, ces réflexions m’ont amenée à m’interroger sur mon propre rapport à l’IA et son utilisation. LE sujet d’actualité. Pour rester « à la page », pour tester son apport dans mon travail et potentiellement des tâches qui m’auraient pris des heures il y a quelques années. Mais paradoxalement, la semaine dernière, j’ai changé trois fois d’avis sur l’angle d’un article avant de me lancer dans la rédaction. Une perte de temps ? Peut-être, l’IA m’aurait proposé cinq angles en deux secondes et je dois admettre que, pendant longtemps, ça me stressait. Aujourd’hui, je me dis que c’est aussi ce qui fait la différence. Un robot n’aurait pas eu ces doutes, ces questionnements qui mènent parfois à de meilleures solutions. Ou en tout cas à des décisions qui résultent de réflexions plus approfondies. Alors, désormais, je vois ces détours comme une richesse. J’accepte aussi que certaines choses prennent du temps pour naître, même dans une société qui nous pousse à penser le contraire. Pour moi, les « failles » humaines n’ont jamais eu autant de valeur face à la prévisibilité des robots. Notre incohérence, notre capacité à changer d’avis, à évoluer, à nous questionner. Cette vulnérabilité, je la chéris. Et plus j’évolue dans l’entrepreneuriat, plus je constate qu’elle devient un atout majeur pour les entreprises qui savent l’incarner.

Finalement, ce que j’ai compris à travers mes rencontres, mes questionnements et ces premiers mois d’entrepreneuriat, c’est que le vrai défi n’est pas d’afficher une communication parfaite. Les entrepreneurs que j’accompagne n’ont pas besoin d’être irréprochables. Ce qui donne envie de croire en un projet, c’est de percevoir l’humain derrière : celui qui doute, qui ajuste, qui explore. Les entreprises qui osent montrer ce processus sont souvent celles qui créent de vraies communautés. Car les humains auront toujours besoin de se rassembler autour de valeurs communes, de s’impliquer dans des projets qui résonnent avec eux, sans prétendre détenir toutes les réponses. Et c’est précisément là que le numérique devient un allié précieux ! Non pas pour uniformiser, mais pour révéler les singularités et créer des ponts entre celles et ceux qui partagent une même vision ❤️.

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